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10 novembre 2023 5 10 /11 /novembre /2023 17:55
Délit de confiance.

 

                

 

                       La confiance est une vertu, indéniablement. La confiance aux autres, la confiance en soi, en la société, en la monnaie, en l'apesanteur, en l'inspiration : sa perte une catastrophe.

 

 Nous faisons des métiers compliqués face, entre autre chose, aux aléas du climat, à l’évolution permanente d’une nature parfois insondable, aux hypocrisies humaines. Nous sommes condamnés, pour palier à l’ensemble des joyeusetés qui planent au dessus de nos têtes, à la solidarité, à la confiance voire dans certain cas à la poésie qui relativise les ennuis. La subjectivité devient presque un leitmotiv que nous portons en banderole.

 

 C’est que parfois les embêtements s’enchaînent les uns aux autres pour ne plus nous lâcher et se muer en cascade d’emmerdements maximaux à ne plus savoir où donner de la tête. Ils arrivent souvent par trois. Trio infernal mettant à mal nos ambitions de ciel bleu. L’adversité nous guette d’un œil soupçonneux en tendant sur nos chemins que l’ont voudrait autoroutes ses croche-pieds tempétueux. Et l’on rage, l’on éructe, l’on maudit des cieux impassibles et la confiance s’émousse, le capital amenuise, le karma se charge, les guibolles tremblent et nos gestes mal assurés nous précipitent souvent à maudire les alentours alors que l’on ferait mieux de chercher vers l’intérieur juste en dessous de l’éruption émotive.

 

 Paysan c’est peut être apprendre de ses propres tempêtes plutôt que de  les jeter à la gueule des autres. On ne va pas contre nature, on se love prudemment puis le temps apaise le heurt des grêles, la morsure des gelés, la violence des brûlures. Puis tout sereinement la confiance revient et l’on se dit que cette dernière n'avait foutu le camp que pour tester nos prétentions, nos résiliences, nos humilités qui reviennent en foule lorsque la baraka s’est fait la malle. Et on avance de coups du sort, de coups de blues en euphorie sur le sentier  cahoteux de l’existence. In fine si elle ne revenait pas en revolving consécutifs nous nous retrouverions au bord du gouffre et nos doutes nous précipiteraient à coup sûr. Mais elle revient, parfois de loin mise à mal par nos regards floutés par la laideur environnante, le désespoir des sirènes hurlantes médiatiques qui coupent l’herbe de la beauté sous nos pieds abasourdis, l’âme noire de certain de nos congénères qui voudraient nous voir redevenir poussière.

 

Toutes ces vertus ne se cultivent-elles pas ? A trop les trahir, sans y réfléchir plus avant, ne réduisent elles pas à la portion congrue pour disparaître totalement lorsque la perversion prend la barre dans nos têtes engourdies ?

 

Et hop, sans confiance plus rien n’est possible, plus rien ne pousse dans le désert de nos aridités. Le confiance aux autres corollaire de la confiance en soi soutenus par la confiance en l’avenir, par le sourire à la vie va rarement se nicher au cœur du mépris ou de la trahison mais de la bienveillance et de l’égard.

 

 Je me laisse aller un dimanche matin, un café serré pour compagnie, près du feu de bois et mon esprit dépité par la confiance volée part à hue et à dia… Non pas que la confiance me fit défaut mais une vague impression qu’elle disparaît globalement mis à terre par la mégalomanie et la manipulation de quelques-uns. Quelques-uns qui se pensent obligés de dissoner nos harmonies afin de mieux nous contrôler, nous dépouiller, nous diviser. La confiance commence sur le pas de sa porte en se donnant par un regard, un geste, un mot pour devenir exponentielle, et le délit est de tuer dans l’œuf l’initiative pour promulguer la rage. Ne nous en déplaise nous sommes parfois ces quelques-uns. Alternatifs dans nos pensées nos sentiments promulguant le yin, attisant le yan. Tout commence en soi et se propage aux alentours. Ah, si le délit de confiance fut un crime reconnu par la loi il faudrait recruter des matons. Qu’à cela ne tiennent, le vin, l’amitié et l’ouverture redonnent  la force intérieure, n’en déplaise aux arrogants que nous sommes parfois...Enfin, me semble-t-il !

 

  Et le juste de submerger difficilement lorsque beaucoup le noie, s’en empare collectivement pour le transformer, le dilapider, le contourner savamment et le rendre tout froissé dévoyé de sa propre nature. Le groupe peut donner de la légitimité à la malversation. Sans justice, sans justesse plus de confiance, plus d’harmonie et, faire fi de ceux-ci dans le gris espoir de la corruption encourage la décadence  collective. Nous sommes branchés les uns aux autres en un réseau indéfectible et l’implicite de nos noirceurs colore le grand bazar des relations.

 

 Un peu énervé dans le fond de voir cela, d’entendre ceci, j’encourage notre quotidien à suivre ses chemins à l’envers en oubliant un tantinet la voix qui nous pousse à la prudence qui est en soi une perte de confiance. Les droits chemins de nos sociétés globalisées manquent cruellement de charme et seule la beauté pourrait nous redonner confiance. La beauté de l’Art, la beauté du geste, de la parole et de la décision, c’est juste !

 

 Sorte de rébellion bienveillante qui nécessite toutefois de vivre un peu à l'écart afin de voir se débattre ses congénères sans trop les subir. Il existe peut être plusieurs sortes de rebelles dans le fond. Prendre à l'envers le droit chemin des autres en les faisant marrer pour qu'ils comprennent un jour l’irrépressible envie de liberté qui souffle. Pour cela il ne faut cesser de jeter des ponts.

 

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commentaires

E
Aie confiance 🐍
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B
J'ai !
A
La confiance, principale vertu d'une société équilibrée. Merci Bernard de nous rappeler ce principe.
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B
Je viens de m’apercevoir en relisant le commentaire de ma reponse d’hier que confiance était l’anagramme de cofinance. Quel lapsus aidait en cela par l’efriture automatique ou par ma dyslexie chronique. Je te ferai pas payer les verres, promis, juré en toute confiance...
B
Alain, Je te raconterai comment l'idée est venu suite à une forme de traumatisme ! D'ailleurs nous comptons bien vous inviter sous peu à venir manger et boire plusieurs verres en toute cofinance…
B
J’aime bien lire ses textes …toujours pleins de vérités, de messages en poésie de mots et d’images
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B
Merci beaucoup de ce commentaire. J'écris la tête au vent mes impressions à travers le filtre de mon métier, de façon souvent poétique comme vous dites… C'est comme cela que ça me viens, car ce métier, me semble t'il, nous donne une distance et je suis heureux que les lecteurs du blog apprécie ces images… Au plaisir du partage.