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31 août 2022 3 31 /08 /août /2022 17:35
Crédit photo : Serge Bonnet, Sy cotes de Thongues, Christine Isarn
Crédit photo : Serge Bonnet, Sy cotes de Thongues, Christine Isarn
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Crédit photo : Serge Bonnet, Sy cotes de Thongues, Christine Isarn
Crédit photo : Serge Bonnet, Sy cotes de Thongues, Christine Isarn
Crédit photo : Serge Bonnet, Sy cotes de Thongues, Christine Isarn
Crédit photo : Serge Bonnet, Sy cotes de Thongues, Christine Isarn
Crédit photo : Serge Bonnet, Sy cotes de Thongues, Christine Isarn
Crédit photo : Serge Bonnet, Sy cotes de Thongues, Christine Isarn
Crédit photo : Serge Bonnet, Sy cotes de Thongues, Christine Isarn
Crédit photo : Serge Bonnet, Sy cotes de Thongues, Christine Isarn
Crédit photo : Serge Bonnet, Sy cotes de Thongues, Christine Isarn

Crédit photo : Serge Bonnet, Sy cotes de Thongues, Christine Isarn

 

 

 

A la campagne l'un des sujets favoris est le climat. La pluie, le beau temps, le temps  qu’il fait, le temps qui passe, les bonheurs oubliés, les malheurs à venir.

Et vas-y que je t'en remets  une couche sur le sujet, ne sachant que dire quand, au hasard d'une boutique  on croise un quidam de sa connaissance. En dehors de la chasse dont on ne parle qu'entre initiés, des décisions du conseil municipal mais uniquement pour les critiquer, des potins et des ragots pour ridiculiser les uns et se sentir supérieur à soi même, les sujets que l'on évite consciencieusement, le climat reste le sujet roi, consensuel par excellence.


On parle du soleil par intensité, de la pluie en millimètres ou en litres ( un millimètre d'eau tombé au mètre  carré correspond à un litre sur cette même surface ) des ciels noirs annonciateurs de grêle, de la déferlante des nuages, du temps qui est devenu ''cabourd'' (expression locale pour signifier la folie irrécupérable ) ou de la douceur anormale que l'on paiera au  centuple un  jour ou l'autre. Sorte de banalités quotidiennes, d'urbanité publique, de bienséance rurale qui donne le temps à certains de cerner l'ennemi .


En tout cas pour l'instant car les choses pourraient changer radicalement, à ce point que le sujet roi se verrait tout bonnement transformé en tabou. Tabou dont on tait l'existence, dont on évite le regard, changeant de trottoir pour éviter la discussion, à fuir  comme la peste de peur qu'il soit contagieux. Le sujet qu’on a peur d'aborder sous un réverbère blafard un soir de compromission, la conversation qui fait glisser les regards vers les pieds tout en se triturant les phalanges. 
 

Le climat change à grand pas et l'homme, sa femme, son beau frère, son cousin et ses enfants n' y sont, semble t-il, pas pour rien...


L' homme, sa femme et son beau frère en accusent les uns et les autres en maudissant les puissants, tandis que le cousin et les enfants vilipendent les générations précédentes qui se sont laissées choir dans un consumérisme outrancier et ravageur. Et chacun de se replier sur son quant à soi et de n’envisager aucun changement personnel afin de palier à ce futur moins enviable.

Mais que faire ma bonne dame lorsque les uns se pavanent sur papier gla sur le pont de leur yacht, les autres climatisent des stades et font tomber de la neige dans le désert. Le monde est devenu cabourd (expression locale pour définir l' indéfinissable). Alors tous rallument la télévision afin de visualiser les malheurs qui tombent sur les uns, qui ravagent les autres et ne plus laisser d'espace au redoutable sujet dans le cercle restreint.

Et hop c'est reparti pour un tour ! 

Mais je digresse car je m'étais promis de ne pas trop parler de climat mais de vous donner des nouvelles de la cueillette.

Il a fait chaud, très chaud mais deux orages successifs auront redonné de la vigueur à la plante assoiffée. La vigne est résiliente et les éclairs qui zébrèrent le ciel du mois d'août permettront au millésime un équilibre auquel on ne croyait plus. Il faut être patient et la dernière ligne droite aura été cette année décisive. ( je parle encore de climat mais celui ci n'est pas politique ).

Et hop, on repart pour un tour !

Nous avons donc commencé avec un enthousiasme altéré, vers dix heures du matin, sous les assauts du soleil. Les gestes plus lents, les conversations moins alertes n'ont pas  retardé  les premières cuvaisons.Tout se passe plus mollement sous le chapeau de paille, l'allégresse de la récolte plus intériorisée de peur de perdre l'énergie. Dans un premier temps pour parfaire son bronzage la cueillette du rosé et de la syrah ont été assurés avec un peu de peine.

La météo prévoit pour les jours qui suivent  un rafraîchissement bienheureux qui devrait nous donner une sensation de légèreté et une allégresse à toute épreuve. Malgré tout on ne sait jamais de quoi demain sera fait et nous vivons notre récolte au jour le jour en alignant les gestes, consciencieusement, en faisant notre travail de vigneron dans l'attente des futurs jours de vendanges car les autres cépages sont plus tardifs. Vigneron, c'est un peu l'art de patienter et d'agir lorsqu'il le faut. Mais ceci aucun manuel n'y fait référence. C'est tout le charme du métier et des lors que l'on sent le raisin prêt, c'est reparti pour un tour. Et hop !

Alternance de la cave à la vigne, de la chaleur à la fraîcheur toujours en équilibre sur le fil d’Ariane de nos ambitions vigneronnes nous patientons les futurs coups de sécateurs.

La précocité du millésime nous donnera du temps en cave avant l'équinoxe car parfois les choses se chamboulent un peu fin septembre en nous donnant quelques frissons.

Et hop, j'en reviens  à mon climat, celui du début, le délétère en quelque sorte. Il va falloir s'y mettre tous ensemble car la tension du fil de nos équilibres est devenu palpable à l’œil nu. On le ressent dans les vignes. La sueur est plus lourde, plus abondante, les pluies rares mais plus intenses, les saisons moins marquées.

Des vents plus fougueux pourraient emporter pèle-mêle les desseins de développement de nos sociétés de raisons ivres de richesse et de consommation souvent excessives vers l'antichambre du désespoir.  Alors que nous pourrions individuellement et collectivement partir à l'aventure des solutions, vers la jubilation de la réflexion qui sans action reste une mauvaise manie. Il y a tant à créer...

Les uns retroussent déjà leurs manches et entraînent  certains autres vers la lumière mais il restera toujours une part d'ombre bougonneuse, engluée, vénale qui s'exclura du mouvement. Tant pis !

Et hop, on va changer le monde...

La pluie va arriver et rafraîchir l'atmosphère du début de vendanges afin que nous puissions continuer le cœur léger. Les bavardages incessants pourront réanimer les vendangeurs après dix heures les matins calmes, et je ne doute pas que des ébauches de solutions voient le jour.

Des idées vont poindre dans un éclat de rire, dans la simplicité d'une fin d'été pas comme les autres. Les uns vont faire ceci, les autres cela et tous allons trinquer à la saison qui meurt pleine d'enseignements.

 

Il est très difficile de concilier les idées et pourtant il y a urgence à regarder avec le cœur et laisser la raison, mère de bien des déboires, excuse des vaniteux, choir aux oubliettes du temps qui passe.

Les gouttes d'eau font le torrent, n'est-ce pas ?

Et hop, c'est reparti pour un tour !

 

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commentaires

M
Jolies photos!
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P
Salut, ça fait toujours du bien des paroles empreintes de sagesse, bon curage pour les vendange.<br /> Lo.
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B
Merci Lo. Je ne sais pas si c'est vraiment de la sagesse en tout cas un peu d'expérience. Si tu passes dans le coin je peux te garder de vieux bidons...