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2 juin 2023 5 02 /06 /juin /2023 06:30
La poule aux œufs d’or et le local
La poule aux œufs d’or et le local
La poule aux œufs d’or et le local
La poule aux œufs d’or et le local
La poule aux œufs d’or et le local
La poule aux œufs d’or et le local

La poule aux œufs d’or et le local


C’est une drôle de fable que voilà, une drôle d’histoire, un peu comme le sort qui s’acharne sur certain plutôt que sur d’autres, qui semble en vouloir à ceux, à celles qui veulent rêver leurs ambitions sur le terrain pour améliorer la planète des hommes de projets bienveillants.

A ceux, à celles que les bâtons dans les roues finissent par décourager, par lasser, par pousser à la faillite dans des métiers concurrencés par des dépouilleurs d’espaces. C’est une drôle d’histoire de poule aux œufs d’or qui vide les poches de paysans pour remplir celles interlopes de fieffés malins jouant avec les lois, surfant avec les peurs, promettant le succès sur la nébuleuse toile pour remplir outrancièrement leurs cassettes en facturant des services assez flous.

J’aurais pu aussi dans le fond intituler ce laïus : le pécore et les vendeurs du Web.

De quoi s’agit-il, j’en viens au fait.

L' autre soir mon fils, toujours à l’affût d’une solidarité à exercer, m'informe qu’une réunion à lieu le lendemain chez les" filles d’à côté", productrices d'œufs bio sur la commune voisine de Cadablès. En l’occurrence Pouzzolles. Réunion pour informer qu’elles ont été victimes d’une arnaque légale comme il en existe tant et que cette arnaque les précipitent sur la paille, les condamnent à une fin certaine en venant s’ajouter à tous les aléas de la vie quotidienne paysanne. Dans nos métiers il y a souvent des bas et des bas et parfois même des très bas et c’est le  cœur au bord des larmes qu’elles ont   invitées  une trentaine de personnes  afin de les informer de leurs déboires rédhibitoires.


Elles produisent – enfin, leurs poules - dans un charmant environnement des œufs bio. Cinq cent poules qui vivent dans des conditions privilégiées au regard de la majorité des gallinacés industrielles à qui l’ont fait confondre le jour et la nuit, cinq cent poules élevés au grain, à l’herbe, à la passion de  ceux qui ont pour  vocation de nourrir leurs congénères de façon saine et efficace. Deux jeunes femmes iconoclastes lancées dans l’aventure il y a peu d’année et voilà qu’à peine installées le covid vient frapper à la porte de l’humanité trop occupé à courir dans tous les sens. Et voilà qu’une foule de questions anxiogènes germent dans le cerveau de nos éleveuses et font trembler leurs membres par l’inédit de la situation subit à la genèse de leur exploitation.

Il faut alors prendre des décisions, il faut contrer le sort et c’est alors que se pointe par le fruit du hasard de l’intelligence artificielle une entreprise harceleuse venant leur proposer, pour les sortir de ce fossé, la création d’un site internet et du référencement qui va avec - notion toujours un peu bidon mais qui fait rêver les néophytes - pour la modique somme de quinze mille euros en montant fractionné afin que ce ne soit pas trop gros, trop voyant et que la surprise ne dépasse pas en intensité l’angoisse de la pandémie.

 

Une paille !

 

Surtout au regard des quelques heures de travail que demande la  création d’un site internet à qui connaît à minima les logarithmes, les logiciels et les méandres informatiques. Une belle arnaque, bien légale,  bien ficelée fille de la vente d’encyclopédie dans les campagnes durant les années 70 et en beaucoup plus juteux. On arrête pas le succès même lorsque celui-ci met en péril des paysans. Bien légale, car en dehors du remplissage de la bourse de joyeux entrepreneurs en-costumés vous financez une horde d’avocats dont les dents rayent le paquet et qui, en deux tours trois mouvements, vont vous mettre au tapis en convaincant un juge qui n’à d'ailleurs, ni le temps ni l' énergie de s’occuper d'un dossier qui, dans l’avancement de sa carrière comptera pour des prunes.

 

Et le tour est joué avec l'aval des autorités. Méthode fort simple, supposée par mon imagination sans borne et certainement pas très éloignée de la vrai vérité - comme l’on disait enfant - car l’escroquerie légale mets toujours en scène une myriade d’authentiques vénaux croisés de fumeux mafieux, de bourgeois replets mis face d' une foultitude de peureux affolés par les apparats du décorum. Je m’éloigne, comme toujours, revenons en à nos moutons, à nos tondus.

Et les filles, après avoir signé, commençant à payer ont vu l’erreur fatale de l’arnaque bien huilée, ont arrêté les règlements, se sont fait attaquer, ont été condamnées à payer tout d’un trait par un juge impassible et se retrouvent gauchement au bord du gouffre !

Le comble dans tout cela est que le mot ’’ local’’ apparaît ostensiblement dans la marque en question, que l’on suppose les juges débordés se contenter d’arguments lèonin et les pécores s’affoler à la moindre lettre recommandé avec tampons officiels anxiogènes.


Et c’est exactement ce qui fut fait !

Dans mes textes, pour ceux qui me suivent,  je parle souvent avec force et conviction du local  comme la panacée d’un monde plus équilibré, d’une société plus juste. Et mes mots font mouche, et mes mots touchent et sont lus et rebondissent parfois dans l'imagination.

 

La maligne entreprise qui n’a rien de local pour refourguer ses sites bidonnés par des geeks mal payés a inclut dans son  nom officiel le mot magique qui donne du sens, qui donne de l’éthique, presque de la vertu alors que l’ on ne sait même pas où l’entreprise en question crèche. C’est merveilleux le marketing qui arrive à nous faire croire que les diplômés des écoles de  commerce ont un petit cœur tout chaud, tout mimi et vont sauver l’humanité quitte à  couler nos nourrisseurs qui de toute façon,  seront remplacés à terme, par la ferme au million de poules ( non, non ce n'est pas exagéré, le chiffre est sourcé et c'est dans l'Oise). Projets propulsés par nos politiques qui de ronds de jambes en manipulations abonderont dans le sens de leur gracieux donataires et nous ferons avaler des couleuvres et des œufs édulcorés, insipides, surnaturels à la sauce antibiotique.

Et c’est ainsi, que par un jour de grand vent à décorner les bœufs, nous nous réunîmes à la ferme pour écouter exposer les faits par des filles un peu génès, quasi atteintes du syndrome de Stockholm et osant à peine prendre la parole.

Soutenus par un syndicat agricole à l'hygiaphone plus puissant il y avait là quelques ruraux étonnés, l’alcade du village dans ses petit souliers, des attachés parlementaires détachés, nippés en citadins branchés venus avec toute leur empathie, et quelques copains solidaires qui éclusaient une bière l’oreille tendu, l’œil aiguisé devant une assemblée compatissante.

Compatissante à ce point que les politiques politisèrent, les syndicalistes syndicalisèrent et les médias locaux toujours enclin aux commérages brillèrent par leur absence.

Il fut donc décidé à l'unanimité absolu  la main  sur le cœur de mettre une cagnotte en ligne pour suppléer l’arnaque du web -  vous trouverez ci dessous le lien - et puis d’en parler autour de nous faute de mieux et, nos drilles politique s’en retourner dans leur pénates en rangeant soigneusement leurs intentions épistolaires au fin fond de leur serviette. Et le monde continuera à tourner. Clap de fin ! La suite au prochain numéro...

Bouteille à la mer face au mépris ce gentil résumé afin que ne s'étiole pas trop rapidement ce jour de vent ou nous nous 
réunîmes  pour entendre parler de local et de poules aux œufs d’or.


Bouteille à la mer lancée par deux chics filles émoussées. Si l’on s’y arrête, débouchons la bouteille, sortons le message, on y lira à l’encre sympathique :’’ Qui de la poule ou de l'œuf a laissé perdre l’essentiel ? On ne sait pas, on ne sait plus mais l'essentiel a disparu’’.

 

                                                  _________________________________

 

Post Scriptum :  Le lien à suivre qui vous donnera à coup sur des infos plus pratiques, une vidéo  même... C'est magnifique la technologie bien employée : 

 

        https://www.leetchi.com/fr/c/soutenir-lelevage-bio-de-stephanie-et-myriam-6296693

 

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commentaires

H
Bernard, quelle perfidie - bien raconté. Mais les roublards au jour d'aujourd'hui on trouve. Henry - le woofer
Répondre
B
Henry, heureux d avoir de tes nouvelles. Nous pensons souvent à toi. Envoi moi plus de nouvelles par mail. A tres vite. Bernard
I
Bonjour, au lieu d'essayer d'épater par un langage soutenu, de faire un texte à rallonge, vous auriez du vous concentrer sur les fautes. <br /> Dommage j'ai arrêté de lire à mi-chemin tellement c'était rébarbatif.
Répondre
B
Iris, Vous n’êtes pas obligé d’être désagréable et mon style est ainsi car il sort de mon imagination galopante. S'il ne vous plait pas, passez à autre chose. Il y a pléthore de chose à lire.