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14 mars 2025 5 14 /03 /mars /2025 08:14
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.
Tranche de vie et petite histoire de Cadablès.

                                                 

 

                                                    Et voilà que l’on se remémore le temps passé. Désormais que les choses posées nous donne le loisir d’un repos relatif ont deviendraient parfois nostalgiques aux souvenirs du temps de l’action de notre installation. Entre deux verres on évoquent parfois les trous de souris dans lesquels il a fallu passer pour arriver au vin. Les méandres, les labyrinthes desquels il a fallu s’extraire. La nostalgie est un pays où il ne faut pas trop voguer mais les soirées pluvieuses invitent aux retours et la mémoire aidée par le vin rouge part en goguette pour rassurer l’avenir. Et voilà que pointe l’idée de vous le partager et ma plume fourmille de vous parler à la fois, de ce temps si proche, et d’un plus lointain car les pierres ont le souvenir d’avant notre existence.

 

                                                 

 A notre arrivée la cave n’était que poussière et baillait aux mauvais vents, la porte défoncé, le toit en partie effondré quelques années plus tôt avait été démonté par sécurité. Sur le parvis un fossé longeait le mur des bâtiments et un véhicule hors d'âge, abandonné là en souvenir d’un temps actif, finissait de rouiller. Lui faisant face un vieil aramon édenté parsemait un champ d’un demi-hectare tandis qu’un sapin immense se frottait dangereusement à l’angle de la façade.. Tout était à refaire et les premières années l’espace servait de débarras et de remise.

 


                                             

 Ce n’est que lorsque nos ambitions vigneronnes surgirent que nous nous occupâmes de restructurer l’endroit. Comme souvent, ne sachant pas par où commencer, un grand nettoyage fut de rigueur pour éclaircir nos idées qui commençaient à se bousculer. Le tacot gris prit le chemin de la ferraille tandis que le fossé fut rebouché, l’arbre abattu et la vigne clairsemée de pieds, arraché.

 

                                               

 La future cave compterait environ 150 mètres-carrés et l’extérieur en contiguë donnait une perspective propice. Il nous a fallu quelques mois afin de redonner au site une allure plus avenante. Reposer un toit, couler une épaisse dalle, construire un parvis dallé orné d’une fontaine, créer un réseau électrique et s’équiper du matériel idoine afin de commencer les vinifications. Avec le recul on se demande souvent comment l’on a pu faire tant l’état de départ était dantesque mais l’énergie de l’entreprise chaussait les bottes de sept lieues et poussait aux impossibles défis. Et c’est ainsi qu’en s’y mettant à tous, pierre après pierre nous avons pu, dès septembre recevoir une récolte en cave. Nous ne le savions pas, mais nos garçons toujours prompts à l’ouvrage, balbutiaient là leurs ambitions futures en se formant sur le terrain. Mon dieu que nous avons étaient inspirés de faire trois gaillards dont l’énergie considérable était adoucie par la candeur de leur petite sœur. Et les neveux, les beaux frères et les amis toujours enclins aux coups de main ont fini de parfaire le chantier afin ne pas louper le jour d’arrivée des premières grappes.

 

 

                                             

  La première vinification fut une fête immense, une émotion sans bornes, un débordement d’énergie car l’on refaisait du vin à cadablès. C’était pour nous un miracle, une bénédiction et l’effort était fourni sans que l’on s’en rendent vraiment compte. Dans une cave,on sort lorsque le travail est fini, pas avant, qu’importe l’heure et son intensité. C’est la loi ! Et le lendemain on recommence… Et les jours se suivent et le vin se fait. Doucement, geste après geste. Patiemment. Le vin est une persévérance où il faut tantôt accélérer dans un jaillissement, tantôt ralentir vers une réflexion et l’esprit envahi d’interrogations jubile parfois d’une effluve éphémère, d’un vortex harmonieux, d’un moment hors du temps.

 


                                             

  L’archéologie de la cave lors des travaux de terrassement a découvert des cuves souterraines pavés de carreaux en cramiques verts et jaunes. Une auge en pouzzolane trouée de simples tuyaux en terre cuite qui devait servir au temps passé à déverser l’huile d’olive vers les cuves. Il n’est pas aisé de savoir ce qu’il s’est vraiment passé. A glaner des informations ici où là par des rencontres, des découvertes, des observations, des archives, des lectures on reconstitue un passé pittoresque, glorieux ou plus modeste à l’aune d’images jaunies réelles ou fantasmées . Les ans sont témoins d’un travail titanesque. Les murs en pierre montés patiemment pour étager les cultures, une surface de bâti de plus de mille mètres carrés où se joignent habitats et bâtiments d’exploitation. Édifice séculaire modelé au fil du temps et des besoins. A l’origine, apparemment toute fin quinzième, un four à pain a vu le jour ceint d’une voûte renforcée d’un contrefort. Les siècles suivants ont sans doute construit le reste des bâtiments en fonction des aléas et des opportunités de l’époque. La cave actuelle a un profil dix-neuvième alors que le chai à barrique, en partie sous terre, laisse apparaître la roche mère suintante sur laquelle a été bâti l’autre partie du mas. Par endroit les bâtiments ont été rehaussés et s’y trouvent encore des rives à l’endroit du toit originel. D’autres parties ont été purement supprimées et l’on est tombé nez à nez en construisant un salon sur des voûtes souterraines qui laissaient présager d’une bergerie en-deçà de la cour principale. Avant de reboucher nous avons scruté frontales au front, gratté, déblayé mais rien ne soufflait et le secret espoir d’y trouver un souterrain, un trésor qui eut été bien pratique pour avancer nos travaux tomba à l’eau et noya nos espérances.

 

                                               

  Cadablès était un hameau. La construction d’un seul tenant, à l’architecture alambiquée, abritait plusieurs familles et les corps annexes plus modernes attestent d’un développement économique. Évolution sans doute en corrélation avec l’arrivée du chemin de fer qui accentua la spécialisation dans la culture de la vigne et de l’olivier. L’autarcie s’est perdue peu à peu à l’ouverture des horizons. En ces temps d’évolution il fallait s’ouvrir, nécessairement. En nos temps trop ouverts où déboule parfois l’équivoque ne doit-on pas au regard du passé se recroqueviller sur nos postures afin d’affirmer une autre façon d’exister, réinventer un équilibre ?

 

 

                                                 

Questions existentielles en pensant au passé d’où l’on revient ragaillardis par le souffle des siècles qui nous ont précédés. Ici les pierres parlent et nous disent que l’on est qu’un maillon. Et la soirée avançant, calme et serein, on finit la bouteille.

 

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4 janvier 2025 6 04 /01 /janvier /2025 09:33
Vœux de comptoir.
Vœux de comptoir.
Vœux de comptoir.
Vœux de comptoir.
Vœux de comptoir.

Vœux de comptoir.

 

Depuis belle lurette les bars de villages animent la vie de notre cher milieu rural. Pont d’ancrage villageois beaucoup y passent, d’autres l’ignore comme s’il n’était pas convenable d’y être surpris.

Au bar du village recroquevillés en cet hiver à peine piquant les gens se réunissent, se parlent, s’interpellent dans une joie toute languedocienne. On vient y prendre des nouvelles, en donner autour d’un verre.

 

Au zinc du village les discussions tonitruantes vont toujours bon train et les solutions à l’odeur d’anis arrivent comme s’il en pleuvait. Et qui de critiquer les uns, et qui d’absoudre les autres en se moquant de leur posture pour finir par se réconcilier en tapant sur les élus qui n’en demandaient pas tant. C’est un petit jeu expiatoire et les huiles, toujours un peu coulantes, font la sourde oreille en faisant oublier leurs propres dérapages. In fine dans les bars seule à changé la déco et l’odeur des gitanes a été chassé au dehors. L’ambiance plus respirable y est toujours réconfortante, l’on vient y boire un verre, tester son taux d’intégration, tendre une oreille distraite, commenter les faits locaux et se délayer allégrement le gosier pour vaporiser l’esprit. C’est un passage un peu obligé et tous s’y mélangeons pour brasser superficiellement les cultures, les idées, refaire le monde qui en a bien besoin ou se refaire la cerise de la solitude de la taille.

 

On boit, on mange, on rit l’air sérieux pour les notables, plus décomplexé pour les lambda, on s’apostrophe comme si l’on ne s’était vu depuis un siècle… Chacun joue sa propre pièce. Désormais au grand bonheur du tenancier le lieu devenu polyglotte a intégré, même l’hiver, une foultitude de nationalités et l’on y parle le français avec accent, comme nous, mais en différent. Le sud est une terre d’intégration et les gens biens y ont toujours leur place. C’est vrai, il faut bien l’avouer, on les critiquent un peu de temps à autre car après le ‘’ruby’’, c’est le deuxième sport national, peut-être même avant la pétanque et les gens qui ont bon cœur comprennent bien qu’au bar, le local a besoin de se surestimer. Alors ils ne relèvent pas et deviennent des nôtres, même les parisiens qui ont tout inventé.

 

Durant la saison l’ambiance s’étale jusque sur la terrasse et l’on gagne en perspective ce que l’on perd en intimité. La vie locale sourde tout l’hiver pour mieux rejaillir aux beaux jours.

Au printemps les terrasses s’animent d’accents toniques, les robes plus légères annonciatrices de chaleur aiguisent les regards lorsque la sève des vignes pousse les premières feuilles. Les tracteurs vont bientôt ronronner et les discussions sur la future récolte animeront l’estaminet jusqu’à vendange. Les vignerons y racontent les vignes, les artisans les chantiers, les étrangers leur contrée, les retraités le bon vieux temps, les touristes y flattent le pays. Les événements locaux passés au crible de la plèbe peuvent ici devenir légende en un tournemain ou bien pétard mouillé.

 

Les jours d’élections une pudeur discrète anime le lieux. Chacun un café à la main, dans ses petits souliers, préfère les discussions météorologiques aux envolées prosélytes trop engagées. Il n’est pas de bon ton d’afficher ici ses convictions. Quelques cadors, qui savent tout sur tout, viennent toutefois dépouiller leur intuition à haute voix sans pour autant passionner leur auditoire qui plonge instamment son nez dans un bock de bière, dans le Midi libre ou passe la porte fumer une tige.

 

Les bars, il en existe de toutes sortes. Le traditionnel, la mine patibulaire, un peu réac à tendance à perdre du terrain ces dernières années. L’initié venait trop y inscrire sa supériorité. Le formica glacé a du mal à survivre chassé dehors par la chaleur d’une déco bohème. Remplacé au fil du temps par des cafés conviviaux, plus ouverts sur la mixité, il traîne la patte d’un passé qui a du mal à se réinventer. Désormais c’est dans l’échange chaleureux que le troquet monte ses gammes sur un air de rassemblement général. Tous y avons notre place et l’endroit retrouve l’essence même de sa propre vocation : la rencontre superficielle. Les vertus de la modernité et des étrangers y ont apporté une gamme de bière conséquente et, lorsque le patron n’est pas complètement bouché, un choix de vins qui sortent de l’ordinaire faute de venir de la grande surface voisine.

 

 

Pierre angulaire du système, le boss anime d’un doigté savant l’endroit où certains viennent se mettre à l’envers. Et pour le bon fonctionnement de sa boutique il doit user non seulement de psychologie de base mais trouver l’équilibre entre le sérieux que requiert sa tâche et la convivialité d’usage. Le bistrotier pingre étant très mal venu, le roublard insupportable, le ‘’ je-me-mêle-de-tout’’ imbuvable, le fier à bras incontrôlable et le ‘’j’ai-tout-inventé’’ rédhibitoire. Tout un talent que le tenancier doit posséder pour ne pas être dépassé par les débordements hilares d’un public parfois désinhibé. Le talent n’est pas donné à tous et l’étrange cocktail de la politique et de la prétention vide à coup sur les lieux. Et lorsque le patron et une patronne l’on s’essuie poliment les pieds sur le paillasson en laissant dehors les persiflages pourvoyeurs de guerres intestines.

 

Dans la gamme des établissements à la pointe du progrès on en voit dédiés au bio. Les mêmes que dans la grande ville mais pas du tout hautain ni légèrement condescendant. A la fois conviviaux, chaleureux et humanistes, la musique discrète fait pétiller dans leurs verres des vins iconoclastes et les soirées s’y étendent à la bonne franquette de toute une humanité. Au-dessus du panier de crabes, ils ouvrent des perspectives une fois franchit leur porte.

 

Le local a d’indéniables vertus à développer de toute urgence pour que s’épanouisse le sens et le goût de l’autre et nos petits entrepreneurs mixologues y travaillent ardemment. A nous de faire un pas vers eux afin de découvrir ce monde qu’ils ont à nous offrir. Le premier pas, comme tous les premiers pas, est souvent hésitant mais les bras s’ouvrent facilement autour d’un verre.

 

Ce petit laïus jubilatoire en forme de vœu pour l’an qui naît car notre bon vouloir excite la vie quotidienne. S’ouvrir à l’autre, à la rencontre, à la surprise, à l’à-côté pour déceler l’extraordinaire pouvoir qui germe en chacun d’entre-nous. Ça a déjà la vertu de ne pas polluer et évite d’être groggy par le jetlag. Voyage mensuel, hebdomadaire ou quotidien à seulement un jet de pierre de son seuil.

 

Souhaitons-nous des rires et des chants, de la joie, du bonheur d’être ensemble, du local avec qui vient les solutions. Souhaitons-nous de la simplicité au banquet de la vie. Et puis, et puis et puis….

 

Santé !

 

Tous nos vœux.

 

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18 septembre 2024 3 18 /09 /septembre /2024 08:02
 A mi-côte mi septembre. Vendanges 2024.
 A mi-côte mi septembre. Vendanges 2024.
 A mi-côte mi septembre. Vendanges 2024.
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 A mi-côte mi septembre. Vendanges 2024.
 A mi-côte mi septembre. Vendanges 2024.
 A mi-côte mi septembre. Vendanges 2024.

 

 

Les vendanges ne se passent jamais comme on les imagine. Juste avant lorsque l’on lustre, l’on brique, l’on prélève l’envie d’en découdre pour clôturer l’année nous pousse à visualiser une rentrée de la récolte instantanée afin de réduire les risques d’aléas. A l'extérieur, nos raisins sont toujours la proie aux caprices des cieux. Cela ne se passe jamais ainsi et tout particulièrement cette année qui a découpé la récolte en deux parties bien distinctes car les maturités réclament encore un peu de temps sur les derniers cépages. De toute façon la main qui guide nos récoltes va au pas lent de la nature. Surtout ne rien préjuger et ne pas imposer ses désirs au long processus de maturation. La décision ne nous appartient qu’en partie.

 

Nous sommes à mi-côte mi septembre et les nuits fraîches, le temps clément nous encourage à l’attente pour affiner.

 

Cette année la cueillette froisse moins les dos et nous épargne un stress supplémentaire en cave où le bruissement des fermentations et le suivi des cuves est relativement dilettante. Tout se passe bien et c’est un bonheur de sentir tôt le matin, au sortir de l’escalier en colimaçon qui rejoint la cave, les fines effluves qui touchent les narines dilatées du vigneron tous sens ouvert. L’on fait du vin avec les mains, le regard, le nez, les tripes, la raison et le cœur. Savant mélange d’expériences, d’empirisme, de techniques, d’intuitions pour tenter de donner à la récolte sa spécificité.

 

Septembre majeur est un bonheur où l’on se sent en vie comme jamais. A bien y réfléchir, ce métier nous ne le faisons qu’une fois par an. Septembre est l’aboutissement dans un éclat de joie de l’année de travail et il doit rester sacré comme la magie d’un lever de soleil qui perce les nuages. Il doit rester gai et convivial comme une habitude à perpétuité pour réunir les hommes dans la palabre de la vigne. Il doit rester mystérieux dans le silence du chai.

 

Un geste après l’autre le vin pousse à l’instant, au présent et s'efface durant ce mois précieux le passé et le futur. Moment hors du temps sourires ou grimaces aux lèvres nous œuvrons à notre vocation de la vigne à la cave.

 

Nos raisins ramassés à la main pour éviter les détériorations, triés sur le tapis roulant avant d’être foulés puis, enfouies dans la cuve seront scrutés durant deux à trois semaines avant l’ultime passage au pressoir. C’est tout simple dans un processus complexe de fermentation suivi à la loupe où le vigneron guide, observe, sent, prophétise parfois afin que ses jus ne se transforment en malheur. Oh combien de questions passent-elles dans nos têtes ces journées et ces nuits décisives ? La culture et la vinification biologiques ne s’autorisant que des méthodes douces, nos nuits sont parfois jalonnées de coupures sur le pont du navire. Les convictions, les passions et l’adrénaline redressent nos postures et nous poussent durant un mois d’une énergie retrouvée après l’été torride.

 

L’aboutissement d’une année à la vigne lorsque la cave ouvre ses portes en grand pour recevoir le raisin frais est un peu notre Saint-Sylvestre. Auréolé d’un millésime supplémentaire, le vigneron va devoir l’élever dans le mystère du sous-sol en prenant garde de laisser le temps patiner les aspérités pour arrondir la vivacité sans toutefois toucher au caractère. Un peu comme un tableau lorsque l’on doit prendre du recul, souligner, effacer, laisser la main aller s’inspirer d'elle-même. Un peu comme un enfant, plus tard comme un ado lorsque les vins deviennent boutonneux il faut garder confiance en l’avenir. Ce métier est un risque que la chimie abroge en partie mais nous la refusons, que la technologie veut contrôler là où il faut du lâcher-prise pour sublimer le risque…

 

Ce métier a sa période de fête qu’il ne faut pas dénaturer. Rendons grâce à Bacchus au plus haut de l’Olympe de pouvoir pérenniser ces instants d’éternité et les mettre ensuite en bouteilles pour les faire voyager, les faire partir à la rencontre des humains et des fraternités.

 

 Quel beau métier. Et dire qu’il nous a choisi !


 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

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26 juin 2024 3 26 /06 /juin /2024 17:44
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
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Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.
Dans la vie faut pas s'en faire.

Dans la vie faut pas s’en faire....

Cinq cents soucis, mille tracas viennent user recurement nos existences. Nos métiers d’engagés de la terre ne sont pas épargnés par cette loi créée, évidemment tout spécialement, pour donner de l’apesanteur à nos envolées économiques et à notre épanouissement personnel. A moins que ce ne soit pour nous user et nous pousser aux vertus de la solidarité et du partage comme un fait exprès, une provocation de la vie qui s’amuse de nos postures.

La semaine entamée à peine que déjà abonde sur le quai de notre quotidien des tracas, des problèmes qu’il faut résoudre faute de quoi la marmite émotionnelle menacera d’imploser en ire incontrôlée et la colère rentrée dégoulinera en lave incandescente. Le premier quidam qui passera par là deviendra victime innocente de ce déferlement. A n’en pas douter si votre chère et tendre surgit à cet instant la vaisselle peut voler en éclat mais généralement votre intuition vous intime de calmer le jeu car le rapport de force devient dès lors désavantageux pour votre matricule.

Il y a des moments hors du temps, des situations, des pensées, des personnes qui ont le don d’arrêter l’avalanche émotionnelle d’un coup d’un seul et nous faire regretter l’instant d’après, l’instant d’avant. Montagnes russes émotionnelles devant un Everest d' emmerdements maximum qui deviendra colline la sérénité retrouvée puis, plaine une fois le recul nécessaire à notre intériorité recouvré. Pas d’ hâtives décisions pour venir solutionner mais de la distance et de la relativité. Dans la vie faut pas s’en faire. On trouve toujours un chemin à l’envers pour traverser hors les clous comme pour nous rapprocher de notre propre liberté que nous fuyons sans cesse pour écouter le bruissement de nos téléviseurs, le cancan alentour et céder à nos manipulateurs tapis dans l’ombre.

Il n’y a qu’à demander à notre intuition. Enfin, ce n’est pas si compliqué !

Il est vrai qu’à l’écart du monde il est plus facile de s’asseoir sur le bord pour observer la caravane. La poésie intérieure, la beauté de l’Art calment la mécanique de la pensée objective qui prend le dessus et jette au fond du puits nos illusions primitives. Recentrons nous sur l’essentiel.


Plus près de la nature, ici bas, nous, paysans, qui avons préempté le bon sens pour s’en faire un allié,  voyons tout cela avec la relativité inhérente à nos professions. Si souvent empêtrés dans la glu des coups du sort et autres tracasseries de la vie  qui  jettent des bâtons dans les roues de nos bicyclettes déglinguées, nous avons atteint, me semble-t-il, une forme de fatalisme. Un laissé-courir de circonstance lorsque les ennuis entassés au-dessus de nos têtes font vibrer l’épée dangereusement. On se trouve toutes les raisons de ne pas s’en faire même si au fond l’on est un peu tendu. Face à l’adversité qui tombe en cascade, il ne reste plus qu’à faire appel à sa confiance comme une prière. A jeter son sort aux quatre vents pour qu'il rebondisse dans une conscience aimable. Sur le bord du précipice où chaque paysan est souvent allé flâner, on croise souvent une amitié, une empathie, une sagesse, une oreille qui passait par là. Ces choses-là, ça promène sa nostalgie tout en haut des falaises en regardant la mer. Peut-être pour sauver les gens.

Dans la vie faut pas s’en faire, surtout si on se laisse guider par son sacro-saint idéal qui est le langage du cœur et le voyage de l’âme. Faut pas s’en faire mais parfois il convient de se le répéter à marche forcée pour continuer le dessein entrepris lorsque la confiance en l’humain s’étiole à ce point qu’il semblerait que l’on ne fit plus société.

Dans la vie faut pas s’en faire car plus taraudés par la peur de l’échec que par l’échec lui même on avance à reculons là où là vie voudrait nous faire foncer. L’impression diffuse que la vie nous pousse vers nos absolus alors que nous retenons des quatre fers. Il doit bien exister un langage des choses auquel nous sommes sourds et fermés comme des huîtres. Il faut trouver l’astuce en nous qui décontractera la tension intérieure. Peut-être est-ce simplement l’honnêteté. Alors la vie s’en mêle pour nous faire comprendre et nous renvoie dans les cordes d’un uppercut dont elle a le talent. Et, à nous de ravaler notre salive, nos dents, notre sueur, notre bile, notre fierté tout de go pour nous flatter de nos échecs et avancer. Nos réussites ne sont in fine que des catalyseurs d’orgueil. Tout penaud nous apprenons des croche-pattes du parcours mais gonflons nos poitrines époumonées pour souffler sur les braises de l’apparence.

Dans le vie faut pas s’en faire, soyons tout simplement nous même et le souffle intérieur dégagé des gangues de l’ego nous réalignera. Et les esprits chagrins toujours enclins à un désespoir chronique ne pourront étancher notre soif d’aliéné. Et les esprits démoniaques et pervers ne pourront arrêter le flux de notre indignation, de notre joie de vivre, de notre jubilation.

Dans la vie faut pas s’en faire car la beauté du grand bazar vaut bien le coup d’être vécue, d’être bue jusqu'à la lie et les regards décalés inventent déjà un monde plus propice.

Dans la vie faut pas s’en faire, moi je m’en fais pas mais toutefois un petit peu car rattrapé par les strates accumulées d’années de risques insensés. De grosses bulles du tréfonds remontant à la surface du lac intérieur comme poussées par les soucis des générations disparues, les couteaux dans le dos, les faux monnayeurs fraternels, les escrocs congénitaux. Il y a toujours une page vierge à écrire, un espoir à creuser, une idée à allumer et une main à tendre. Et dans ces moments là j’appelle les copains, débouche en grand nombre des quilles, sort ma vieille guitare et  chante faux mais avec le  cœur... C’est déjà un instant de partage, une forme de vérité, une idée du bonheur. Dans la vie faut pas s’en faire car le vin est là pour recadrer les amitiés et rééquilibrer les esprits. Dans le sens.

A la votre !

 

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29 avril 2024 1 29 /04 /avril /2024 08:27
Crédit photo : Gerard Vidal, Christine Isarn, Charlotte Dubois.
Crédit photo : Gerard Vidal, Christine Isarn, Charlotte Dubois.
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Crédit photo : Gerard Vidal, Christine Isarn, Charlotte Dubois.
Crédit photo : Gerard Vidal, Christine Isarn, Charlotte Dubois.
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Crédit photo : Gerard Vidal, Christine Isarn, Charlotte Dubois.




                          C’est dans le fond assez cocasse ces idées qui germent dans la tête. On se demande souvent d’où cela peut bien venir. De la fugacité d’une rencontre, d’une lecture, d’une bribe observée la tête collée à la vitre du train. Des idées portées par le grand large assis sur la grève, inspirées par le vent dans la solitude des pas. Lorsque grisées par le vin les langues se délient et les instants se dilatent ou bien devant un esprit amical, un regard bienveillant dont la lumière rassure, elles jaillissent. On ne sait pas, cela reste un mystère lorsqu’une idée, une pensée traverse l’esprit au matin de notre propre étonnement et nous rend l’humeur légère et le monde avenant. Les aurores créent des instants suspendus où le temps semble éternel.

                             Ces pensées sans cesse qui viennent et qui vont en arborescence instinctive pour rebondir dans nos cervelles passée par le filtre qui de l' optimisme, de la paranoïa , de la naïveté, de l’indomptable ambition qui parfois perd les hommes ou bien de la mystérieuse foi. Nous avons cependant un peu la main sur les ondes passantes entre nos deux oreilles déjà, par le ‘’la’’ que nous donnons à notre partition intérieure et le bémol avec lequel nous calmons nos
impériosités caractérielles.

                            Et voilà que le printemps propice à tout cela pousse sa fièvre éruptive et fait pointer ses jonquilles. Les idées désengluées de leur hibernation passent leurs robes légères pour foncer se jeter à la rivière afin d’ exulter aux quatre vents et les envies d’évasion fleurissent en sarabande désordonnées.

                            L’envie de crier à la cantonade la vie qui pousse en nous avec la ferme intuition que la mécanique intérieure est mue par autre chose que des vis, des soupapes, des bielles, des boulons, des valves et des pistons. Rien de machinal dans cette arrière boutique si prompte à nous faire passer du rose au gris, du vert au rouge avec la dextérité d’un prestidigitateur si discret à se faire oublier. Libellules légères au gré du vent, croassements, hululements, fournis bosseuses, mantes pas si religieuse qui dévore son amant dans un fourmillement d’élégance primitive qui donne espoir dans l’avenir.

                           Et l’Homme qui se prenait pour une machine, l’orgueil si haut placé au paroxysme de son propre zénith, voulant racler la mise, assouvir son hubris se heurtera à la beauté du monde car le monde est beau avec ses hauts, avec ses bas et sa diversité et ses machines qui ne profitent pas à tous.

                          Et l’Homme éternel insatisfait, à l’instar de la grenouille de la fable, s’est mis dans la caboche de nous inféoder à nos écrans, de nous coller des puces qui ne démangent pas, de nous rendre supporter de notre propre déchéance, de supprimer tout réflexe primitif en gommant nos soi-disantes imperfections. Les défauts des uns ne sont que des qualités que les autres refusent.

                         L’homme qui se prenait pour une machine voulait même interférer nos consciences afin de nous ingurgiter la pensée idoine jusqu’à la lie. Nous faire courir au stade ultime du déraisonnable pour nous faire passer nos ambitions lorsque le printemps active en nous nos utopies. Buvons du vin qui étreint l’esprit en révélant le cœur et ripaillons à la table de nos illusions pour se changer soi-même et redevenir le phare de notre liberté. C’est le moment de l’année ou jamais de lancer au grand air nos idées dissidentes afin qu’elles ricochent dans la caisse d’une guitare, dans l’écho des consciences car la vie va vers la vie comme la laideur attire la mocheté. Et dire que l’Homme qui se prenait pour une machine ignorait l’existence même de tout cela et le pouvoir stabilisateur des autres.

                          Du haut de sa tour d'ivoire, l'homme qui se prenait pour une machine n’avait peut-être pas accès au bonheur quotidien, à l’odeur de la pluie, au rire d’un enfant, à la bienveillance d’un regard, à l’empathie qui vient avec les ans. Eut-il une enfance prostrée, battue, secoué, foulée, dédaignée, méprisée ou brisée pour ne ressentir que le besoin de dominer les autres sans pour autant s’y épancher.

                        On eut dit un personnage glauque de bande dessinée à agiter des épouvantails macabres sur la sécheresse de son désert intérieur. L’homme qui se prenait pour une machine victime d’une oxydation prématurée pourrira à la casse de ses propres fantasmes à moins que des oreilles trop attentives ne le prennent pour un avant-gardiste brillantissime et ne l’adoubent au pouvoir de leur propre existence.

                      On est tous parfois l’un, parfois l’autre dans nos balancements,  jusqu’à balayer sous le tapis nos devoirs afin de paraître au-dessus de notre propre limite en excluant les autres sans qui rien n’est possible.

                     C’est curieux ces idées qui germent dans ma caboche paysanne. Un soupçon de misanthropie ne viendrait-il pas parasiter ma conscience à moins que le vent dans les vignes ne me souffle des fadaises biscornus que je confonds avec la liberté. Interrogations perpétuelles sur ces idées qui viennent et qui vont pour finir sur un bout de papier virtuel dans des textes un peu loufoques. On a jamais assez de recul sur soi-même pour préjuger de tout cela mais ma plume un tantinet poétique ressent une irrépressible envie de souligner tant de petites choses.

                     Laïus de printemps, comte dérisoire qui trouve de la réciprocité à vos lectures et me revient en étonnements, en questionnements, parfois en critiques constructives, en approbations, en désapprobations, plus rarement en invectives mais cela arrive.

                Puis, faut bien l’avouer, un rien me rend joyeux et c’est déjà beaucoup car la joie fait éclore des petites histoires de rien du tout, des histoires de printemps, d’hommes, d’énergies et de les partager ne les rendra que plus fortes…

 

                             Considérons donc le subjectif et l'imagination comme réalité tangible et palpable et embrassons la vie… Et vive le printemps !

 

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10 novembre 2023 5 10 /11 /novembre /2023 17:55
Délit de confiance.

 

                

 

                       La confiance est une vertu, indéniablement. La confiance aux autres, la confiance en soi, en la société, en la monnaie, en l'apesanteur, en l'inspiration : sa perte une catastrophe.

 

 Nous faisons des métiers compliqués face, entre autre chose, aux aléas du climat, à l’évolution permanente d’une nature parfois insondable, aux hypocrisies humaines. Nous sommes condamnés, pour palier à l’ensemble des joyeusetés qui planent au dessus de nos têtes, à la solidarité, à la confiance voire dans certain cas à la poésie qui relativise les ennuis. La subjectivité devient presque un leitmotiv que nous portons en banderole.

 

 C’est que parfois les embêtements s’enchaînent les uns aux autres pour ne plus nous lâcher et se muer en cascade d’emmerdements maximaux à ne plus savoir où donner de la tête. Ils arrivent souvent par trois. Trio infernal mettant à mal nos ambitions de ciel bleu. L’adversité nous guette d’un œil soupçonneux en tendant sur nos chemins que l’ont voudrait autoroutes ses croche-pieds tempétueux. Et l’on rage, l’on éructe, l’on maudit des cieux impassibles et la confiance s’émousse, le capital amenuise, le karma se charge, les guibolles tremblent et nos gestes mal assurés nous précipitent souvent à maudire les alentours alors que l’on ferait mieux de chercher vers l’intérieur juste en dessous de l’éruption émotive.

 

 Paysan c’est peut être apprendre de ses propres tempêtes plutôt que de  les jeter à la gueule des autres. On ne va pas contre nature, on se love prudemment puis le temps apaise le heurt des grêles, la morsure des gelés, la violence des brûlures. Puis tout sereinement la confiance revient et l’on se dit que cette dernière n'avait foutu le camp que pour tester nos prétentions, nos résiliences, nos humilités qui reviennent en foule lorsque la baraka s’est fait la malle. Et on avance de coups du sort, de coups de blues en euphorie sur le sentier  cahoteux de l’existence. In fine si elle ne revenait pas en revolving consécutifs nous nous retrouverions au bord du gouffre et nos doutes nous précipiteraient à coup sûr. Mais elle revient, parfois de loin mise à mal par nos regards floutés par la laideur environnante, le désespoir des sirènes hurlantes médiatiques qui coupent l’herbe de la beauté sous nos pieds abasourdis, l’âme noire de certain de nos congénères qui voudraient nous voir redevenir poussière.

 

Toutes ces vertus ne se cultivent-elles pas ? A trop les trahir, sans y réfléchir plus avant, ne réduisent elles pas à la portion congrue pour disparaître totalement lorsque la perversion prend la barre dans nos têtes engourdies ?

 

Et hop, sans confiance plus rien n’est possible, plus rien ne pousse dans le désert de nos aridités. Le confiance aux autres corollaire de la confiance en soi soutenus par la confiance en l’avenir, par le sourire à la vie va rarement se nicher au cœur du mépris ou de la trahison mais de la bienveillance et de l’égard.

 

 Je me laisse aller un dimanche matin, un café serré pour compagnie, près du feu de bois et mon esprit dépité par la confiance volée part à hue et à dia… Non pas que la confiance me fit défaut mais une vague impression qu’elle disparaît globalement mis à terre par la mégalomanie et la manipulation de quelques-uns. Quelques-uns qui se pensent obligés de dissoner nos harmonies afin de mieux nous contrôler, nous dépouiller, nous diviser. La confiance commence sur le pas de sa porte en se donnant par un regard, un geste, un mot pour devenir exponentielle, et le délit est de tuer dans l’œuf l’initiative pour promulguer la rage. Ne nous en déplaise nous sommes parfois ces quelques-uns. Alternatifs dans nos pensées nos sentiments promulguant le yin, attisant le yan. Tout commence en soi et se propage aux alentours. Ah, si le délit de confiance fut un crime reconnu par la loi il faudrait recruter des matons. Qu’à cela ne tiennent, le vin, l’amitié et l’ouverture redonnent  la force intérieure, n’en déplaise aux arrogants que nous sommes parfois...Enfin, me semble-t-il !

 

  Et le juste de submerger difficilement lorsque beaucoup le noie, s’en empare collectivement pour le transformer, le dilapider, le contourner savamment et le rendre tout froissé dévoyé de sa propre nature. Le groupe peut donner de la légitimité à la malversation. Sans justice, sans justesse plus de confiance, plus d’harmonie et, faire fi de ceux-ci dans le gris espoir de la corruption encourage la décadence  collective. Nous sommes branchés les uns aux autres en un réseau indéfectible et l’implicite de nos noirceurs colore le grand bazar des relations.

 

 Un peu énervé dans le fond de voir cela, d’entendre ceci, j’encourage notre quotidien à suivre ses chemins à l’envers en oubliant un tantinet la voix qui nous pousse à la prudence qui est en soi une perte de confiance. Les droits chemins de nos sociétés globalisées manquent cruellement de charme et seule la beauté pourrait nous redonner confiance. La beauté de l’Art, la beauté du geste, de la parole et de la décision, c’est juste !

 

 Sorte de rébellion bienveillante qui nécessite toutefois de vivre un peu à l'écart afin de voir se débattre ses congénères sans trop les subir. Il existe peut être plusieurs sortes de rebelles dans le fond. Prendre à l'envers le droit chemin des autres en les faisant marrer pour qu'ils comprennent un jour l’irrépressible envie de liberté qui souffle. Pour cela il ne faut cesser de jeter des ponts.

 

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6 août 2023 7 06 /08 /août /2023 07:33
2023 : un été complotiste.

 

 

 

Même les cartes météo des journaux télévisés ont foncé ces dernières années pour bien nous montrer que le soleil tape dru et de plus en plus dur. Tous s’y sont mis pour nous asséner, à grand coup de changement climatique que l'Armageddon était proche, que le cataclysme nous guettait tapis dans l’ombre en faisant vendre, du coup, à bon compte du papier numérisé. Nous guettait la grande claque pourvoyeuse de clic, la catastrophe imminente synonyme de repli sur soi, la peur aux trousses, la mort dans l’âme, la servilité servie sur un plateau.


 

Et c’était sans compter sur cet été complotiste en languedoc venu rabattre les cartes. Non pas qu’il soit mauvais comme ailleurs du reste, mais il alterne les semaines chaudes, les orages, les quasi rafraîchissements, le vent parfois pour nous donner une sensation de tranquillité estivale qui nous fait oublier les canicules passées.


 

La canicule, ici, en 23 ? Disparue, évanouie, évaporée. Seule une belle chaleur méditerranéenne corollaire d’un été normal vient transpercer les persiennes de nos siestes alanguis. Je me demande si l’été n’est pas devenu complotiste en contredisant les prédictions des plus grands scientifiques - on est au pays des Cathares. C’est vrai que l’on manque toutefois d'un peu d’eau, même beaucoup mais la chaleur parfois omniprésente est, cette année, dans notre cher Midi, dosée suffisamment.


 

Tout est question d'équilibre !


 

Les pluies de début d’été n’ont certes pas compensées les déficits d’hiver et les assauts solaires modérés, ponctués de quelques passages nuageux ont toutefois atténué la brûlure de l’astre solaire. Bien que résilientes les vignes ont un peu de mal, ça souffre, ça résiste et un orage providentiel augurerait d’une meilleure récolte. Pour l’heure plus préoccupés de repos, que de changements climatiques nous remisons à demain les conséquences de la saison. Une vendange se juge le jour de la vendange et les prédictions ne sont que projections car la nature, se dejouant un peu de l’homme, de sa prétention à tout contrôler, prend un malin plaisir à nous faire mentir. C’est une bonne et saine chose de regarder au sol pour mieux projeter son esprit vers les nuages. Inch'allah comme disent les Suédois.


 

L’été allonge nos postures au bord de la piscine et nous vaquons par-ci, par là à un tourisme local revigorant une paire de jours les semaines creuses et profitons pour rendre d’amicales visites à nos buveurs. Et la vie de vigneron va ainsi les étés lorsque les dés sont jetés à la vigne et que nos interventions seraient néfastes à la récolte... Finis depuis longtemps les traitements, les rognages, les binages, on ne touche plus rien, on fait confiance et l’on ne vient pas tenter de contrebalancer les choses naturelles en artificialisant dans la prétention de vouloir contrôler. Finalement l’agriculture biologique et agro écologique est une école d’humilité, d’acceptation, d’adaptation... Le reste n’est que complot, malversation, interventionnisme dément pour soigner des fléaux qui pourraient s’équilibrer naturellement. En fait il faut tout simplement mesurer ses récoltes, voire réduire ses rendements pour faire fi de toxiques intrants, de l’arrosage égoïste et arrogant et tutti quanti.


 

En dehors de nos flâneries, de nos méditations estivales que le soleil dilate l’activité à la cave n’est pas réduite à la portion congrue. Nous recevons, dégustons, mettons en bouteilles, remisons, accueillons les bras ouverts, le verre tendu, la langue pendue à l’oreille attentive de nos visiteurs. Que se soit en voyage ou ici, sans cesse, nous évoquons nos absolus, échangeons sur nos façons, nos postures fidèles à nos engagements biologiques. Pèlerins de notre agriculture nous vous la racontons comme nous la vivons, la découvrons au jour le jour... Elle vient du fond de nos passions comme un atavisme que nous écoutons en artiste de l’existence. Nous avons depuis longtemps laissé la raison aux vestiaires du raisonnable pour laisser en écho vibrer nos cœurs à l’unisson de nos inspirations. Ce risque est devenu bonheur au quotidien et pouvons désormais le laisser croître à l’ombre de nos révolutions.


 

Tous ces mots enchevêtrés ne sont évidemment pas à lire à un degré basique qui opposerait les uns, les autres lorsqu'ils se veulent bienveillants, unificateurs et évoquent une agriculture séculaire qui renaît à Cadablès sous les coups de butoirs de notre travail depuis bientôt vingt ans. Le site protégé, à l'écart, a toujours augurait d’ une agriculture de qualité tant sa particularité, sa géographie, sa géologie, sa situation lui donne une aura poétique et unique... Ici se raconte une ’’simplicité complexe". Paradoxe inhérent aux lieux qui ont vécu et qui ne dévoilent leur histoire secrète qu’au fil de la patience. C’est un endroit rural, patrimonial, d’échanges, de rencontres, de bienveillance et nul ne pourra déroger ici à cette loi. Ce lieu : Nous l’avons trouvé, il nous à trouvé, on ne sait plus exactement tant les choses se firent dans une conquête excessive. Il fallait à l’époque relever le défi de notre enthousiasme et nous avons acquis de haute lutte le lieu de nos élucubrations biologiques en prenant tous les risques. Désormais nous le partageons pour en être mieux récompensés et c’est peut être le message du lieu : les choses se partagent, elle ne s’accaparent pas. La douce énergie donnée devient alors corne d’abondance et se multiplie là où le repli, l’avarice deviennent maigreur, deviennent aigreur.


 


 

Il en est ainsi et nous avons la sensation d’être au bon endroit malgré les courbatures, à suivre nos desseins originaux, la voie que l’on s'était fixés.


 

A l’aube de notre énième vendange, l'incertitude, toujours de mise, nous espérons un regain de récolte de cet été complotiste. Nous verrons bien en temps et en heure ce que nous réserve ce millésime. A la joie de la surprise mieux qu’à l’angoisse de l’avenir !


 

Alors que je clos par ces mots une tourterelle se pose sur la main courante de la terrasse, le chien guette, la brise est légère, les vignes ondulent au jour naissant, l’horizon est large, la journée commence...C’est un signe !

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2 juin 2023 5 02 /06 /juin /2023 06:30
La poule aux œufs d’or et le local
La poule aux œufs d’or et le local
La poule aux œufs d’or et le local
La poule aux œufs d’or et le local
La poule aux œufs d’or et le local
La poule aux œufs d’or et le local

La poule aux œufs d’or et le local


C’est une drôle de fable que voilà, une drôle d’histoire, un peu comme le sort qui s’acharne sur certain plutôt que sur d’autres, qui semble en vouloir à ceux, à celles qui veulent rêver leurs ambitions sur le terrain pour améliorer la planète des hommes de projets bienveillants.

A ceux, à celles que les bâtons dans les roues finissent par décourager, par lasser, par pousser à la faillite dans des métiers concurrencés par des dépouilleurs d’espaces. C’est une drôle d’histoire de poule aux œufs d’or qui vide les poches de paysans pour remplir celles interlopes de fieffés malins jouant avec les lois, surfant avec les peurs, promettant le succès sur la nébuleuse toile pour remplir outrancièrement leurs cassettes en facturant des services assez flous.

J’aurais pu aussi dans le fond intituler ce laïus : le pécore et les vendeurs du Web.

De quoi s’agit-il, j’en viens au fait.

L' autre soir mon fils, toujours à l’affût d’une solidarité à exercer, m'informe qu’une réunion à lieu le lendemain chez les" filles d’à côté", productrices d'œufs bio sur la commune voisine de Cadablès. En l’occurrence Pouzzolles. Réunion pour informer qu’elles ont été victimes d’une arnaque légale comme il en existe tant et que cette arnaque les précipitent sur la paille, les condamnent à une fin certaine en venant s’ajouter à tous les aléas de la vie quotidienne paysanne. Dans nos métiers il y a souvent des bas et des bas et parfois même des très bas et c’est le  cœur au bord des larmes qu’elles ont   invitées  une trentaine de personnes  afin de les informer de leurs déboires rédhibitoires.


Elles produisent – enfin, leurs poules - dans un charmant environnement des œufs bio. Cinq cent poules qui vivent dans des conditions privilégiées au regard de la majorité des gallinacés industrielles à qui l’ont fait confondre le jour et la nuit, cinq cent poules élevés au grain, à l’herbe, à la passion de  ceux qui ont pour  vocation de nourrir leurs congénères de façon saine et efficace. Deux jeunes femmes iconoclastes lancées dans l’aventure il y a peu d’année et voilà qu’à peine installées le covid vient frapper à la porte de l’humanité trop occupé à courir dans tous les sens. Et voilà qu’une foule de questions anxiogènes germent dans le cerveau de nos éleveuses et font trembler leurs membres par l’inédit de la situation subit à la genèse de leur exploitation.

Il faut alors prendre des décisions, il faut contrer le sort et c’est alors que se pointe par le fruit du hasard de l’intelligence artificielle une entreprise harceleuse venant leur proposer, pour les sortir de ce fossé, la création d’un site internet et du référencement qui va avec - notion toujours un peu bidon mais qui fait rêver les néophytes - pour la modique somme de quinze mille euros en montant fractionné afin que ce ne soit pas trop gros, trop voyant et que la surprise ne dépasse pas en intensité l’angoisse de la pandémie.

 

Une paille !

 

Surtout au regard des quelques heures de travail que demande la  création d’un site internet à qui connaît à minima les logarithmes, les logiciels et les méandres informatiques. Une belle arnaque, bien légale,  bien ficelée fille de la vente d’encyclopédie dans les campagnes durant les années 70 et en beaucoup plus juteux. On arrête pas le succès même lorsque celui-ci met en péril des paysans. Bien légale, car en dehors du remplissage de la bourse de joyeux entrepreneurs en-costumés vous financez une horde d’avocats dont les dents rayent le paquet et qui, en deux tours trois mouvements, vont vous mettre au tapis en convaincant un juge qui n’à d'ailleurs, ni le temps ni l' énergie de s’occuper d'un dossier qui, dans l’avancement de sa carrière comptera pour des prunes.

 

Et le tour est joué avec l'aval des autorités. Méthode fort simple, supposée par mon imagination sans borne et certainement pas très éloignée de la vrai vérité - comme l’on disait enfant - car l’escroquerie légale mets toujours en scène une myriade d’authentiques vénaux croisés de fumeux mafieux, de bourgeois replets mis face d' une foultitude de peureux affolés par les apparats du décorum. Je m’éloigne, comme toujours, revenons en à nos moutons, à nos tondus.

Et les filles, après avoir signé, commençant à payer ont vu l’erreur fatale de l’arnaque bien huilée, ont arrêté les règlements, se sont fait attaquer, ont été condamnées à payer tout d’un trait par un juge impassible et se retrouvent gauchement au bord du gouffre !

Le comble dans tout cela est que le mot ’’ local’’ apparaît ostensiblement dans la marque en question, que l’on suppose les juges débordés se contenter d’arguments lèonin et les pécores s’affoler à la moindre lettre recommandé avec tampons officiels anxiogènes.


Et c’est exactement ce qui fut fait !

Dans mes textes, pour ceux qui me suivent,  je parle souvent avec force et conviction du local  comme la panacée d’un monde plus équilibré, d’une société plus juste. Et mes mots font mouche, et mes mots touchent et sont lus et rebondissent parfois dans l'imagination.

 

La maligne entreprise qui n’a rien de local pour refourguer ses sites bidonnés par des geeks mal payés a inclut dans son  nom officiel le mot magique qui donne du sens, qui donne de l’éthique, presque de la vertu alors que l’ on ne sait même pas où l’entreprise en question crèche. C’est merveilleux le marketing qui arrive à nous faire croire que les diplômés des écoles de  commerce ont un petit cœur tout chaud, tout mimi et vont sauver l’humanité quitte à  couler nos nourrisseurs qui de toute façon,  seront remplacés à terme, par la ferme au million de poules ( non, non ce n'est pas exagéré, le chiffre est sourcé et c'est dans l'Oise). Projets propulsés par nos politiques qui de ronds de jambes en manipulations abonderont dans le sens de leur gracieux donataires et nous ferons avaler des couleuvres et des œufs édulcorés, insipides, surnaturels à la sauce antibiotique.

Et c’est ainsi, que par un jour de grand vent à décorner les bœufs, nous nous réunîmes à la ferme pour écouter exposer les faits par des filles un peu génès, quasi atteintes du syndrome de Stockholm et osant à peine prendre la parole.

Soutenus par un syndicat agricole à l'hygiaphone plus puissant il y avait là quelques ruraux étonnés, l’alcade du village dans ses petit souliers, des attachés parlementaires détachés, nippés en citadins branchés venus avec toute leur empathie, et quelques copains solidaires qui éclusaient une bière l’oreille tendu, l’œil aiguisé devant une assemblée compatissante.

Compatissante à ce point que les politiques politisèrent, les syndicalistes syndicalisèrent et les médias locaux toujours enclin aux commérages brillèrent par leur absence.

Il fut donc décidé à l'unanimité absolu  la main  sur le cœur de mettre une cagnotte en ligne pour suppléer l’arnaque du web -  vous trouverez ci dessous le lien - et puis d’en parler autour de nous faute de mieux et, nos drilles politique s’en retourner dans leur pénates en rangeant soigneusement leurs intentions épistolaires au fin fond de leur serviette. Et le monde continuera à tourner. Clap de fin ! La suite au prochain numéro...

Bouteille à la mer face au mépris ce gentil résumé afin que ne s'étiole pas trop rapidement ce jour de vent ou nous nous 
réunîmes  pour entendre parler de local et de poules aux œufs d’or.


Bouteille à la mer lancée par deux chics filles émoussées. Si l’on s’y arrête, débouchons la bouteille, sortons le message, on y lira à l’encre sympathique :’’ Qui de la poule ou de l'œuf a laissé perdre l’essentiel ? On ne sait pas, on ne sait plus mais l'essentiel a disparu’’.

 

                                                  _________________________________

 

Post Scriptum :  Le lien à suivre qui vous donnera à coup sur des infos plus pratiques, une vidéo  même... C'est magnifique la technologie bien employée : 

 

        https://www.leetchi.com/fr/c/soutenir-lelevage-bio-de-stephanie-et-myriam-6296693

 

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18 mars 2023 6 18 /03 /mars /2023 08:39
CATAPULTE.
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CATAPULTE.
CATAPULTE.

 

C'est notre histoire en pointillé que nous racontons à travers nos bouteilles. Chaque nom, chaque texte, chaque image renvoie inéluctablement à nos attachements. Ces idées apparaissent aisées une fois trouvées mais avant elles nous préoccupent , tournent parfois dans nos têtes échevelées et ressurgissent à l'occasion. Parfois en feux d'artifices et en evidences, d'autres fois arrachées à nos aventures terriennes pour vous narrer ce que ce fût, ce que ça a été, ce qu'est notre existence à travers notre vin.

 

C'est un peu artistique tout cela et les amis s'en mêlent, sollicités pour leur bonne grâce afin d'arriver à faire passer une idée, une image, toute cette petite philosophie cadablésienne faite de fils cousus, de liens indéfectibles tout au long de la vie. Nos étiquettes racontent notre aventure, nos espoirs. Bouts de papiers collés sur une bouteille à la mer, elles partent désormais porter notre histoire au-delà des océans ou vers les terres du nord.

 

Le "chemin à l'envers" que nous avons pris depuis plusieurs années renforce l'idée de bousculer la bien-pensance de la doxa par un pas de côté. Le doute du chemin a longtemps semé en nous une dichotomie chassée par nos intuitions et par l'irrépressible envie de poser nos desseins sur un terrain physique.

 

Le travail au long cours ne sait mentir. Désormais nous venons vous parler de notre dernière cuvée, de nos aspirations, de nos inspirations et le laïus qui suit souligne sur les étiquettes de Catapulte, le nom de cette dernière :

 

"Catapultés dès le premier coup de pioche vers une rébellion bienveillante pour convaincre en silence et déposer notre dessein sur le terrain.

En regardant le sol, l'esprit plus humble s'envole vers l'avenir que nous créerons, conscients que le meilleur vin est celui que l'on partage.

 

[déf] : Cadablès : nom du volcan qui culmine nos terres, traduit de la chanson de Roland par Catapulte".

 

... Explication de texte comme à l'école mais en plus cool et dictée par le sens de notre réel :

 

Cadablès dans la chanson de Roland - le fameux l'unique avec son cor défendant, neveu de Charlemagne - qui parle dans ses poèmes des "cadablès" dont usaient ses sbires pour projeter sur les murailles ottomanes pierres, cailloux de toute sorte. Cadablès nom du volcan qui culmine nos terres et par analogie, par évidence qui nous arrange, le volcan qui catapultait son basalte et sa lave en des temps immémoriaux. Y' a de l'histoire dans le coin, de la géologie et du terroir !

 

 

Et notre petite philosophie personnelle que nous imprimons sur le terrain depuis vingt ans à fait le reste... Ce sont un peu les hasards de la vie qui nous catapultèrent à Cadablès où nous devions mener grande bataille contre l'adversité. Une entreprise incalculable à nos esprits rebelles, à nos regards émerveillés par l'endroit prodigieux. Les yeux plus gros que le ventre, l'opportunité de voir nos desseins s'épanouir était trop belle à l'époque que nous dûmes foncer sans nous poser trop de questions, sans écouter notre conscience car le cœur tapait déjà trop fort. Il est des instants d'instinct qui ne peuvent mentir. C'est ici, catapultés que nous ferons du vin... Ironie du sort, pile poil en face le château de Cassan fondé par "l'homme à la barbe fleurie" tonton liégeois du susnommé Roland.

 

Aux excès d'euphorie suivirent les moments de doute, de combat et l'humilité venant du sol se drapa lentement dans nos têtes écorchées. Dieu sait qu'avant le vin le combat fût âpre, complexe pour convertir nos intuitions en réalités palpables et désirables...

 

L'équilibre naturel comme moteur nous dûmes gravir des pentes insoupçonnées avant que ne s'éclaircisse l'horizon de nos ambitions pour nous apercevoir, en un éclair de sagesse, que le meilleur vin est celui que l'on partage car il véhicule le goût de l'autre à nul autre pareil.

 

 

Et les amis, et le copains jamais avares d'un partage car les gouttes d'eau font le torrent. Ils sont toujours là pour donner de leur talent à nos bouteilles. Pour Catapulte le crayon de Xavier s'envola pour notre plus grande joie vers des horizons différents de ses habitudes et la mise en œuvre de Charlotte équilibre de sa sensibilité étonnante les talents catapultés de chacun d'entre-nous.

 

Bien que parfois les vagues submergent, c’est la passion qui doit guider.

Bien que parfois le doute envahit, c'est l’idéal qui doit primer, puis, jour après jour, pas après pas, les choses se font. 

Surtout ne pas lâcher la barre et dans le vin : nous savons de quoi nous parlons !

 

Fait de syrah et de mourvèdre avec toutefois un peu plus de syrah pour arrondir l'impertinence du mourvèdre tout en laissant en lui une note d'indompté...

 

Longue vie à Catapulte.

 

 

Merci de tout coeur à Xavier Giacometti pour le dessin, à Charlotte Dubois pour la mise en œuvre de l'esthétique.

 

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11 janvier 2023 3 11 /01 /janvier /2023 18:42
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Au fil des pages...
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Au fil des pages...

                                               

 

                                              Au fil des pages d’un bouquin les personnages se croisent, s’entrecroisent, se vilipendent,  s’aiment, se détestent et par effet miroir font entrer le lecteur en dedans, comme un retour vers lui-même.

 

 

                                                Au fil des personnages grandiloquents, pauvres gueux, simples quidams, grands prétentieux ou humbles manants reste souvent en suspens, en fil d’Ariane, l’humanité de quelques-uns, le peu qu’il en reste chez d’autres, des nuances chez les plus fins, des caricatures chez les manichéens qui nous renvoient inéluctablement à l’analyse des uns, des autres dans la réalité. Moins souvent de nous-même mais quand même un petit peu.

 

 

                                                Et les situations ne sont pas en reste sur le papier et nous font voyager sans un kopeck bien confortablement assis à l’ombre de nous-mêmes. C’est peu risqué et ça rend libre ! C’est peu risqué physiquement, beaucoup plus intérieurement car les mots chamboulent parfois les vies en éclairant les évidences restées dans l’ombre des apparences.

 

 

                                             Ces instants de quiétude à l'abri sur sa chaise longue, loin du tumulte de l’écran et des spasmes du son permanent, paraissent de plus en plus désuets, presque anachroniques. Ces pratiques d’un autre âge n’ont plus l’air d’emballer que quelques irréductibles mordus d’une passion dévorante alors qu’elles sont la sève de l’équilibre mental, du recul nécessaire et de l’appréhension d’un futur enviable.

 

 

                                             La rencontre aussi, les discussions à refaire le monde, le goût de l’autre, le partage discret et magnifique, l’échange, l’art, la culture, la musique, le vin et les copains d’abord et les copains aussi et les copains surtout, le feu de bois et la nature. Il y a tout de la vie dans ces quelques simplicités.

 

 

                                            Et tout cela n’est certainement pas de la nostalgie malvenue. La nostalgie est un endroit où l’on se réfugie parfois. La culture, cette culture est tout autre chose et faire vivre un patrimoine, une idée un art de vivre, une légèreté, une façon de penser, de s’exprimer, d’être : une civilisation.

 

 

                                            Des us abandonnés reviennent en mémoire au fil des pages de la vie, resurgissent en actualité et le passé va pouvoir démontrer ses vertus au futur décomplexé qui pousse de nos jours l’art de la bêtise à son paroxysme. C’est un petit retour vers la sagesse à un endroit. Peut-être une tache d’huile qui imprègne afin de cesser de courir avec les jambes du déraisonnable. Cela pourrait paraître dérisoire mais cela est magnifique.

 

 

                                          À vrai dire, malgré mon positivisme exagéré et endémique, je suis un peu inquiet.

 

 

                                         Peut-être l’âge qui me fait balancer entre deux mondes pousse en moi des fragments de sagesse que j’aurais laissés germer au hasard d’aventures ? À moins que ce ne soit un orgueil mal placé qui me fasse considérer le reste de mes concitoyens comme des citrouilles. J’ai l’impression que le recul a du plomb dans l’aile, que l’immédiateté prend le dessus, que le livre boit la tasse, que la culture claudique, que l’allégresse est en danger étouffée par les flots médiatiques à répétition d’une société qui vomit en haine ses excès dans le subconscient de chacun. Subconscient qui le digérera tant bien que mal et le régurgitera au hasard des rencontres. Même l’Art semble s’essouffler et se regarder le nombril pour faire mine de se redécouvrir. Nous voilà bien montés !

 

 

                                     C’est difficile de comprendre ses humeurs, ses excès, ses zèles qui ne nous font pas toujours planer, ses angles que l’on prend pour se dés-inquiéter un peu du temps qui passe. Je ne sais jamais si c’est un semblant de sagesse ou un relent de conservatisme aigu mais l’inquiétude persiste malgré tout et des ires sans paroles atteignent parfois mon esprit.

 

 

                                     Je suis inquiet de ces excès d’écrans futiles et inutiles à la superficialité totale. Ils plongent nos jeunes dans la vacuité d’une existence irréelle, plate, infondée et virtuelle alors qu’ils croient exister. J’ai peur de l’inhumanité qui à terme pourrait en résulter comme si le réel devenu flou était supplanté par le virtuel ripoliné d’une société idéalisée. De là à croire que de petits malins prirent le pouvoir et devinrent chefs suprêmes, incontestés, adulés, idéalisés il n’y a qu’un pas que nous allons franchir allègrement et qui ferait penser aux BD de notre enfance où des dictateurs-protecteurs emmaillotés d’or et de médailles paradaient sur des chars de carnaval devant une foule cooptée et enthousiaste.

 

 

                                    L’imagination c’est toujours plus joli que ce qu’il y a sur les écrans et le réalisateur de son petit film intérieur plus tendre que l’agressive machine à produire du rêve édulcoré pour gugusse en goguette. Pour cela il faut du temps et du recul et le dictateur médaillé hurlant dans son hygiaphone anxiogène ne nous laisse plus que des loisirs décérébrés et immédiats pour mieux servir sa cause.

 

 

                                    La perfection m’angoisse et j’y préfère de loin l’imperfection du charme ravageur, la beauté du vrai, le suranné des musées qui fait vibrer au plus profond. L’âme du monde est subjective et ne peux s’exprimer pleinement par le binaire d’un écran mais par la magie des pages de la vie que l’on tourne au hasard de la route. Les rencontres fortuites ne plaisent pas à Big Brother qui par le truchement de ses tentacules oppressants nous rapatrie constamment sous le joug de sa conscience inanimée. Ramène à la raison les irréductibles épris de liberté en épouvantant le bas peuple. L’écran devient alors une Halloween permanente là où le livre, la rencontre bienveillante, la culture partagée reste une créativité. C’est l’ego qu’il faut viser pour faire tomber l’individu dans les rets de la débauche.

 

 

                                  Et l’écran déjà subjuguant, hypnotisant n’est, parait-il, rien au regard de ce qui nous attend. L’avalanche est à venir ! L’avenir pernicieux qui va englober l’être dématérialisé et standardisé pour le pousser au-delà du réel, là où se perdra son principe. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, cela où l’on nous pousse allègrement, enfin, où l’on pousse le grand nombre. À grands coups de virtualités les virtuoses du futur nous font entrer dans un tunnel étourdissant pour oublier ce que nous fûmes et devenir ce qu’ils espèrent dans une espèce d’identité affligeante où les personnalités seront gommées et spoliées. Tous pareils déshabillés de nos différences, de nos couleurs, de nos talents, de nos chers défauts, de nos lectures !

 

 

                                 Ma préférence va aux fleurs des champs, aux bouteilles débouchées dans un éclat de vie non pas que je réfute la modernité mais son excès. Excès de faux-semblants nous menant vers la tombe de la globalité en laissant choir au bord du chemin l’unicité de tous. Tous identiques dans une pseudo perfection virtuelle où les plus faibles vont choir et se noyer dans la marre à trop s’y mirer pour n’avoir pas accepté leurs faiblesses. Sous un autre angle nos défauts ne sont que des qualités que les autres n’acceptent pas. Mettons en valeur nos échecs, nos déboires et nos failles pour rester perfectibles et charmants. Tomber amoureux lorsque le cœur nous guide est une subjectivité sublime, un élan de liberté déraisonnable venu du for intérieur et cette intelligence artificielle nous l’interdira, mieux, nous grugera nous faisant confondre notre essence et ses propres fantasmes. Un flou méthodique orchestré par les robots de la pensée numérique ira ruiner la moindre parcelle de liberté en nous faisant croire le contraire.

 

 

                              Des hommes furent si riches qu’ils s’en prirent pour Dieu et l’humilité qu’apprend l’échec leur était inconnue à un tel point qu’ils dirigèrent les autres vers le gouffre creusé par la discordance qu’ils avaient instillée en chacun.

 

 

                              L’automne au naturel est la saison où tout meurt, où l’énergie retombe, où l’on se penche en soi, où l’on regarde au sol, où l’on déprime un peu, où des drôles d’idées peuvent poindre dans nos consciences.

 

 

                             Je suis peut-être en plein délire ? Allez savoir de quoi certains me traiteront, d’autres en riront sous cape, acquiesceront, réfléchiront et ron ron petit patapon. Qu’importe si nous échangeons et, même cela n’est pas gagné dans une société qui moque les différences en faisant mine de les promulguer.

 

 

                           En bordure du monde on voit des choses avec les yeux subjectifs de la ruralité. La vérité est toujours parcellaire en tout cas lorsqu’elle naît du réel ou de l’imaginaire et totalitaire lorsqu’elle vient d’un algorithme.

 

                          Échangeons, argumentons, écoutons le monde changer, critiquons mais dans un esprit de création, ne dualisons pas mais embrassons, asseyons-nous sur le trottoir du monde pour le regarder courir, ne nous invectivons point en nous préjugeant les uns les autres. J’en ai assez, j’en ai soupé de ces chapelles inhérentes aux idées fermées lorsque l’iconoclaste nous inspire, lorsqu’une feuille virevoltante nous souffle la poésie de l’existence, lorsque le vent emporte la dissonance du groupe pour insuffler la solitude du silence. Écoutons-nous penser, écoutons-nous parler pour discerner les influences et avançons vers le futur en nous appuyant sur le passé. Et posons nos écrans pour admirer l’humain qui se trouve à deux pas. Repousser un peu l’écran c’est déjà reprendre le pouvoir. Déboucher une bouteille c’est donner de l’intérêt à l’ami qui passe, à la douce réalité vraie et palpable ici et maintenant.

 

                          Dans le fond, c’est assez grandiose la main tendue.

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