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5 octobre 2025 7 05 /10 /octobre /2025 08:45
Vendanges 2025 : mon Dieu que ce fut long !
Vendanges 2025 : mon Dieu que ce fut long !
Vendanges 2025 : mon Dieu que ce fut long !
Vendanges 2025 : mon Dieu que ce fut long !
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Vendanges 2025 : mon Dieu que ce fut long !

 

                                 Les vendanges, généralement, on les attaque pied au plancher. Paroxysme de notre métier on les attend, on les espère car dans le fond on ne fait du vin qu’une fois par an. C’est toujours un peu surprenant de déclamer cela mais à bien y regarder le menuisier scie, le boulanger pétrit, le charcutier charcute, le restaurateur restaure, le débitant de boisson débite au quotidien alors que le vigneron doit patienter l’année avant de vinifier. Une injustice flagrante !

                                 C’est ainsi que le cœur et la main, qui sont en relation intime, vibrent un peu à l’arrivée du mois de septembre, à l’approche du dénouement. Excitation sublime qui fait toujours trembler les guibolles malgré les années d'expériences . En dépit du temps au beau fixe, on a toujours un doute avant de commencer. Une impression fugace de vestiaire avant le match décisif à tourner dans tous les sens, à être presque irrespirable, à devenir même indigeste pour tout son entourage. Et ça brique, et ça nettoie, et ça lustre dans la cave afin de tuer le temps qui arrête de courir pour nous faire revenir au présent de la vendange en attente... Et à force de moments passés à tourner notre impatience le premier coup de sécateur macule les mains, courbe les dos encore vierge d’un été trop dilettante.

                               Et les jours s’enchaînent alors à la maturité de chaque cépage, de chaque parcelle. Un coup d’œil vers le ciel qui rend possible ou impossible et du matin au soir les raisins entrent dirigés par une main qui ne ploie déjà plus pour assurer l’essentiel d’une année à la vigne. C’est un peu comme en amour le premier pas, un peu périlleux et délicat avant de libérer ce trop plein de sensibilité qui donne goût à l’avenir...

                              Cahin-caha mais avec précision les jours, les repas et les bouteilles s’enchaînent car pas de bonne vendanges sans bonne table amicale. La cueillette est une fête où les vins coulent à flots pour soutenir les âmes et les corps. La vendange est un état suspendu et même le temps s’efface pour laisser le présent reprendre la barre de notre quotidien et guider la main vers le geste adapté, la bonne décision et les belles intuitions.

                               On ne ramasse qu’à maturité et chaque cépage, chaque parcelle selon son orientation et les choix du vigneron ont des spécificités bien spécifiques qu’il vaut mieux respecter sous peine de faire un vin un tantinet mondialisé à la sauce œnologique. Mais cela cette année prit un temps fou et vit ce millésime accoucher par une valse à trois temps qui à n’en pas douter est beaucoup plus jolie.

                              Une valse avec en son centre un arrêt sur image. La deuxième salve de raisins a eu besoin de plus de temps pour parfaire son goût et nous, tout penauds, nous attendîmes quelques jours à patienter le bon vouloir du cep de vigne.. C’est un principe de base à Cadablès : on ne commande pas vraiment, c’est le travail et la nature qui décident, dans un commun accord de notre emploi du temps ! Mentalité paraît-il en perdition, désuète voire ‘’has been’’ mais qui renvoie au bonheur de la chose bien faite et donne l’illusion d’aller au bout des choses dans un esprit idoine. On est un peu comme ça à la maison, à la fois vieillot mais si moderne pour ne pas nuire à nos alentours et à ceux qui les habitent.


                             La répercussion en cave du ramassage en deux temps fut évidemment inéluctable d’autant que l’équinoxe passa par là influer la fermentation de nos jus pour un ralentissement général de la symphonie en automne majeur. Il en est ainsi et les étoiles, la lune, Saturne et Pluton ont un effet sur la genèse de nos vins. Comme plus tard à l’élevage une alchimie céleste viendra patiner les tanins, arrondir les angles de ce millésime en attente.

                           A vrai dire nous avons encore peu de recul sur le goût du futur tant nos papilles usées de trop goûter, de chercher la distorsion, de guetter l’inéluctable sont trahies par nos obsessions. En fait, c'est au nez qu’il arrive souvent des effluves prometteuses, au hasard d’un décuvage, d’un soutirage ou d’un pigeage lorsqu’un parfum volatile allume nos espoirs. Il faudra le temps du recul, sortir de nos postures pour regarder plus larges le potentiel de la cuvaison.

                         A n’en pas douter, car le vigneron vit à long terme son aventure intérieure, le temps du repos ressourcera nos sensations élimés, notre physique moulu pour rebondir une fois la tête sortie de la cave et retrouver un regard neuf.

                        Attendre encore et toujours car les cuves demandent inlassablement une période de veille. Même moindre, elle nous oblige à la vigilance afin de sortir à pas feutrés de l’année qui s’achève. C’est le troisième temps.

                       Mon Dieu que ce fut bon d’arpenter ce mystère pour la énième fois, de danser sur les reliefs du millésime pour espérer bientôt griser élégamment tous nos dégustateurs.

                      Et ce temps long au creux d’un verre ressurgira dans un partage car comme personne ne l’ignore le meilleur vin est celui qui unit. Ça valait donc le coup d’attendre et d’y passer du temps.

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